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Alibeta, l’art de dire Nous

Nous sommes un dimanche de Septembre 2020, un mois après la sortie officielle de la première collection de la Maison YOKK. Ma cousine Jennifer me contacte sur WhatsApp en début de soirée :

– Bonsoir Olivier. J’espère que tu vas bien.

– Je vais bien, merci. Et toi-même ?

– Cool de mon côté. Cet après-midi j’étais avec un de mes anciens profs d’ETICCA pour visiter l’espace culturel qu’il va bientôt ouvrir à Ouakam. Ca va beaucoup te plaire, c’est un peu comme La Boîte à Idée. Il faut absolument que tu vois ça !!

– As-tu des photos pour que je vois à quoi ça ressemble ?

– Voici des photos que j’ai prises sur place. (Elle me les envoie). C’est encore en chantier, mais je t’assure que le concept est ouf.

– D’accord, je vais y faire un tour.

– J’ai parlé de ta marque à mon ancien prof, et il pourra beaucoup t’aider à la développer. C’est un artiste qui a beaucoup de contacts dans le milieu de la culture.

– Ton ancien prof est aussi artiste ? Comment s’appelle-t-il ?

– Alibeta. Il était mon prof de sociologie à ETICCA, mais il est surtout connu comme chanteur, producteur et acteur. Tu dois sans doute le connaître. Il a d’ailleurs joué dans le film « Yao » qui est sorti cette année.

– Je ne connais pas cet artiste. Le film « Yao », j’en ai entendu parler mais je n’ai pas encore vu.

– Si entre temps tu tombes sur ce film, Alibeta est celui qui joue le personnage du chauffeur de taxi.

– Ok.

– Voici son contact. (Elle me l’envoie) Appelle-le dès que possible stp. Je lui ai dit que tu allais le faire.

– Pas de souci.

Comme tout jeune entrepreneur fleurant l’opportunité d’un partenariat professionnel intéressant, j’ai donc contacté Alibeta et nous nous sommes donnés rendez-vous le samedi suivant.

Arrivé sur place, nous avons visité tout l’espace culturel et Alibeta m’a expliqué la vision de KENU Lab.

« J’ai habité dans cette maison pendant 6 ans. Quand j’ai déménagé, la maison est devenue mon lieu de travail avec Ibaaku. A un moment donné, Ibaaku et moi nous sommes demandés ce que nous pouvions apporter à la communauté de Ouakam. C’est comme ça qu’est née l’idée de transformer ce lieu en espace culturel. Kenu en Wolof signifie pilier ; nous pensons que la culture et les arts sont les piliers d’une société. Dans ce laboratoire des imaginaires, nous expérimenterons la culture comme arme de construction massive. »

Nous avons également échangé sur un tas de sujets divers. Musique, entrepreneuriat culturel, éducation, sociologie, décolonisation, développement de l’Afrique, développement de l’homme… J’ai découvert un érudit ultra cultivé (un aperçu ici), qui connaît tout le monde ou presque tellement son réseau est vaste. J’ai surtout découvert un entrepreneur culturel très humble qui passe son temps à dire « Nous ». D’ailleurs, après un long moment d’échange, il m’a invité à prendre un café dans l’espace aménagé du patio.

– Alibeta, te rends-tu comptes que depuis le début de notre conversation, tu ne cesses de dire « Nous » ?

– Ah bon ? Répond-t-il en rigolant.

– Si si, je t’assure.

– C’est drôle ce que tu dis, parce que mon prochain album sortira en décembre et il s’intitule « ÑUN », c’est-à-dire Nous en Wolof.

– Wow !!! M’exclamai-je.

– (Il lâcha un petit sourire rempli d’humilité)

– Mec, tu es clairement ce qu’on appelle un Great Leader. Des gars comme toi sont très précieux pour construire l’Afrique de demain, mais malheureusement ils sont très rares. Et tu sais quoi ? Ma première collection vient à peine de sortir mais je bosse déjà sur la deuxième. Elle sera justement dédiée aux mecs comme toi.

– Une suite à ta collection « Ndoomu Burr » dont tu me parlais tout à l’heure ? Et comment l’as-tu baptisée ?

« Kilifeu ». Et je compte faire le show de présentation ici chez toi si tu es d’accord. 😉

Voici chers lecteurs l’histoire de ma première rencontre avec Alibeta. Je tenais à vous la partager pour que vous sachiez que les Kilifeu ne sont pas forcément des chefs d’entreprise, des chefs d’état ou des hommes politiques. Les vrais Kilifeu sont certes rares, mais il en existe partout sur notre continent. A chaque fois que vous rencontrerez un Africain, homme ou femme, qui fait preuve d’une profonde humilité sur le plan personnel, et d’une volonté de fer afin de transformer sa communauté, sachez que vous êtes en face d’un Kilifeu. Comme ce monsieur qui se surpasse pour impacter la commune de Ouakam. Depuis notre première rencontre, Alibeta est devenu pour moi un ainé, une véritable source d’inspiration et même un ami. Et comme tout ami, je lui ai donné un surnom : « Kilifeu Saliou ». Parce qu’il le vaut bien. 🙂

Crédit photo : Andrew Oberstadt

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